Le discours anti-lundi est un pilier de la doxa de notre société occidentale contemporaine. Il me serait donc vain d’essayer de commencer cette entrée avec un commentaire mordant et surtout original sur l’ennui, l’apathie et la mauvaise humeur qui sont presque intrinsèquement associés à ce jour de la semaine. Mais puisque, derrière la couche de glace, mais au-dessus du noyau de pierre qui constituent mon cœur se trouve tout de même une petite enveloppe de chair sensible, j’ai vécu deux occurrences de déceptions fortes en ce 12 septembre 2011 : 1. il ne restait évidemment plus de Korg Monotribe au magasin quand je m’y suis rendue pour la deuxième fois en un mois pour me le procurer; 2. le nouvel album de Blondie, Panic of Girls, est de qualité égale à la poubelle de vomi que j’ai remplie le lendemain d'une soirée trop bien arrosée qui s’est terminée au bar chez Roger avec une déclaration d'amitié hautement pathétique.
Pour continuer à débiter des lieux communs comme si ce que je disais allait vous apprendre quelque chose de nouveau, je n’avais pas de grandes attentes quant à la qualité de cet album; c’est assez rare qu’un comeback réussit à surpasser, du moins à égaler les performances passées.
Si ce n’est qu’en considérant l’hideur qu’est la pochette de cet album, espèce de tentative ratée d’artwork futuriste japonisé d’inspiration furry visant d’une certaine manière à rejoindre un auditoire amateur de mangas sexuels où les personnages féminins se font défoncer par des tentacules de pieuvres, sinon à leurrer les jeunes, leur faisant croire qu’il s’agit du premier album d’un nouveau groupe « fucké ».
Je ne ferai pas une analyse pièce par pièce de cet album; tout ce que je peux vous dire, c’est que ça va de mal en pis, de la première, « D-Day », qui semble vouloir émuler les chansons les plus mauvaises (et ce n’est pas peu dire) de The Sounds sans y réussir, à « Le Bleu », échec cuisant du groupe à faire de la chanson française, en passant par deux ou trois pièces d’inspiration reggaeton Club Med qui me donnent le goût de croquer une capsule de cyanure juste pour échapper aux mélodies fromagées drapées d’un paréo fait dans un sweatshop par des petites Vénézuéliennes qui seront aveugles avant d’avoir onze ans, dont le mélange avec la voix rock et vieillissante de Debbie Harry est aussi agréable que la rencontre d’organes génitaux avec une scie ronde.
L’album est un genre de fourre-tout des styles musicaux à la mode, comme si Blondie essayait de se remettre au goût du jour et de se refaire les poches avec un album témoignant de l’air du temps en mariant avec brio deux genres apparemment irréconciliables, comme leur classique intemporel Parallel Lines, sauf que cette fois, ils n’y arrivent pas. Faites ce que vous faites bien. Donnez-moi du disco rock avec la voix hurlante et enrobante d’Harry ou restez dans vos oubliettes et invitez-y donc Billy Corgan.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire